Ulcères cornéens

Les ulcérations cornéennes superficielles et les ulcères cornéens profonds, chroniques et/ou résistants aux traitements médicamenteux, constituent une thérapeutique de choix pour la greffe de membrane amniotique. L’épithélium est orienté vers le haut afin que celle-ci s’intègre au stroma. Ainsi, après désépithélialisation des bords de l’ulcère, la membrane amniotique est découpée de façon à recouvrir toute la zone de stroma mise à nue, puis elle est habituellement suturée par des points séparés de monofilament 8/0 ou 9/0 (après réhydratation dans le cas des membranes Visio Amtrix®) ou de la colle de fibrine.

Une anesthésie cornéenne est un facteur de mauvais pronostic. Dans ce cas l’association à une tarsorraphie externe dans le même temps peut-être souhaitable afin de limiter la récidive de l’ulcère.

Les ulcères cornéens sont la conséquence de phénomènes physiopathologiques variés et parfois intriqués.

La démarche diagnostique est alors essentielle et repose sur une série d’étapes :

  1. Exclure une pathologie infectieuse (bactérienne, virale, fongique ou amibienne). À cet égard, quelques éléments de sémiologie (localisation, évolution, contexte) peuvent aider à différencier ulcère d’origine infectieuse et immunitaire.
  2. Évaluer la sensibilité cornéenne est essentiel pour estimer la part neurotrophique de l’ulcère.
  3. Évaluer la localisation et le caractère infiltré ou non du fond de l’ulcère : la combinaison de ces deux éléments permettra d’affiner l’orientation du diagnostic.
  4. L’analyse de la statique palpébrale est essentielle car, si un entropion ou une lagophtalmie ne sont pas pris en compte, le traitement ne peut pas être efficace.
  5. La recherche d’un syndrome sec (hyposécrétion lacrymale, kératoconjonctivite sèche sous-jacente, voire controlatérale) est d’abord utile sur le plan diagnostique : elle évoque une maladie auto-immune comme un syndrome de Gougerot-Sjögren ou une polyarthrite rhumatoïde. Mais également sur le plan thérapeutique : la présence d’une sécheresse sévère incitera à mettre en place des stratégies d’épargne lacrymale (bouchons lacrymaux, verres scléraux) et de collyres immunosuppresseurs au long cours, le cas échéant sur l’œil adelphe.

En cas de perte de substance stromale et d’ulcère profond voir de perforation inférieure à 2 mm de largeur, il faut réaliser une greffe amniotique multi-couches afin de combler le déficit tissulaire. L’utilisation d’une membrane Visio Amtrix® S peut être intéressante dans cette indication afin de combler plus efficacement le défaut tissulaire. Une perforation trop large nécessitera une greffe bouchon.

Fixation par points de suture

Poser la membrane amniotique en overlay
Hydrater la membrane amniotique avec une solution saline équilibrée.
Suturer la membrane amniotique avec 4 points de suture séparés (Vicryl 10-0)

Fixation par colle biologique

En cas de perte de substance stromale et d’ulcère profond voir de perforation inférieure à 2 mm de largeur, il faut réaliser une greffe amniotique multi-couches afin de combler le déficit tissulaire. L’utilisation d’une membrane Visio Amtrix® S peut être intéressante dans cette indication afin de combler plus efficacement le défaut tissulaire. Une perforation trop large nécessitera une greffe bouchon.

Ulcère neurotrophique

M. Muraine, J. Gueudry. Greffes de membranes amniotiques : indications et techniques. Rapport SFO 2015 - Surface oculaire. Chapitre 18. 561-570

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